« Elle s’est vengée, elle s’est cruellement vengée ; sa vengeance a éclaté et n’a corrigé personne ; nous n’en avons pas été depuis moins vilainement séduites et trompées. »
Récit atypique, œuvre qui défie la caractérisation traditionnelle du roman, Jacques le Fataliste et son maître de Diderot offre aux lecteurs de multiples voix narratives. Un dialogue principal entre Jacques et son maître est interrompu à de nombreuses reprises par des digressions qui attirent l’attention du lecteur sur les aventures de nouveaux personnages. Le dialogue alterne ainsi avec plusieurs histoires et notre curiosité est sans cesse éveillée par une nouvelle intrigue. L’un des récits enchâssés de l’œuvre de Diderot est celui pris en charge par l’hôtesse d’une auberge dans laquelle les héros ont fait halte. Cette dernière narre à ses deux convives les aventures de Madame de La Pommeraye et du marquis des Arcis. Cette digression met en scène la séduction d’un libertin prêt à tout pour obtenir les faveurs de Madame de La Pommeraye, une veuve retirée du monde. Après avoir cédé aux avances du marquis, la veuve séduite est délaissée par son amant, las de cette passion. Un projet de vengeance naît alors dans l’esprit de la femme meurtrie. Emmanuel Mouret a choisi d’adapter au cinéma cet épisode de l’œuvre de Diderot. Mademoiselle de Joncquières retrace l’évolution des sentiments entre le marquis des Arcis et Madame de La Pommeraye, de la naissance de l’amour au désir de vengeance et à la haine impitoyable.