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Gallimard Date de parution : 09/10/1992 Code SODIS : A38494 ISBN : 2070384942 108 x 178 mm
Couverture La Marquise d'O.../Die Marquise von O... – Le Duel/Der Zweikampf ()
Prix : 12.4 € 240 pages
La Marquise d'O.../Die Marquise von O... – Le Duel/Der Zweikampf

De : Heinrich von Kleist
Traduit (allemand) par Martin Ziegler
Folio bilingue - N° 27
Genre littéraire : Nouvelles

In M..., einer bedeutenden Stadt im oberen ltalien, ließ die verwitwete Marquise von O..., eine Dame von vortrefflichem Ruf, und Mutter von mehreren wohlerzogenen Kindern, durch die Zeitungen bekannt machen : daß sie, ohne ihr Wissen, in andre Umstände gekommen sei, daß der Vater zu dem Kinde, das sie gebären würde, sich melden solle ; und daß sie, aus Familienrücksichten, entschlossen wäre, ihn zu heiraten. Die Dame, die einen so sonderbaren, den Spott der Welt reizenden Schritt, beim Drang unabänderlicher Umstände, mit solcher Sicherheit tat, war die Tochter des Herrn von G..., Kommandanten der Zitadelle bei M... Sie hatte, vor ungefähr drei Jahren, ihren Gemahl, den Marquis von O..., dem sie auf das innigste und zärtlichste zugetan war, auf einer Reise verloren, die er, in Geschäften der Familie, nach Paris gemacht hatte. Auf Frau von G...s, ihrer würdigen Mutter, Wunsch, hatte sie, nach seinem Tode, den Landsitz verlassen, den sie bisher bei V... bewohnt hatte, und war, mit ihren beiden Kindern, in das Kommandantenhaus, zu ihrem Vater, zurückgekehrt. Hier hatte sie die nächsten Jahre mit Kunst, Lektüre, mit Erziehung, und ihrer Eltern Pflege beschäftigt, in der großten Eingezogenheit zugebracht : bis der... Krieg plötzlich die Gegend umher mit den Truppen fast aller Mächte und auch mit russischen erfüllte. [...]

«À M..., ville importante du nord de l'Italie, la marquise d'O..., une dame veuve de la meilleure réputation et mère de plusieurs enfants bien élevés, fit connaître par Ia voie des journaux : que, à son insu, elle s'était trouvée dans une position intéressante, que le père devait se présenter pour l'enfant dont elle accoucherait ; et que, par égard pour sa famille, elle était résolue à l'épouser. La dame qui faisait avec une telle assurance une démarche si étrange, provoquant la risée du monde, sous la pression d'une situation inéluctable, était la fille du seigneur de G..., gouverneur de la citadelle près de M... Elle avait perdu, à peu près trois ans auparavant, son époux, le marquis d'O..., pour lequel elle avait l'attachement le plus profond et le plus tendre, dans un voyage qu'il avait fait à Paris pour des affaires de famille. Sur le désir de Mme de G..., sa digne mère, elle avait, après sa mort, quitté la résidence qu'elle avait jusqu'alors habitée près de V..., et elle était revenue avec ses deux enfants dans la maison du gouverneur, chez son père. Elle avait passé là les années suivantes à s'occuper d'art, de lecture et d'éducation et à soigner ses parents dans l'isolement le plus grand : jusqu'à ce que, subitement, la guerre de... vînt inonder la région de troupes de presque toutes les puissances, y compris celle de la Russie.» [...]