Au fur et à mesure que la lune s’est rapprochée des hommes, au bout de la lunette de Galilée d’abord, aux pieds de Neil Armstrong ensuite, son usage littéraire n’a cessé d’évoluer. D’abord inaccessible, la distance qui nous séparait de notre satellite fut comblée par l’imaginaire. Peu à peu conquise, les hommes ont rêvé l’aborder, l’habiter. La réalité des œuvres sur la lune est bien sûr plus complexe. Sans être véritablement successifs ces deux mouvements qu’on dira pour simplifier mythologique et poétique d’une part, scientifique d’autre part, ont toujours existé et animé les littératures en parallèle. Sur le plan de la science comme sur celui de la poésie, la lune dit un rêve de l’homme et l’exploration de ses limites.
La lune, parce qu’elle est un des objets de contemplation les plus anciens, parce qu’elle est un objet de fascination universel, a accumulé un nombre infini de strates imaginaires dans l’esprit humain. De ce fait elle touche à tous les genres littéraires et artistiques.
Dossier initialement publié dans le numéro 20 des Mots du Cercle, mai-juin-juillet 2004.