« Tout texte n’est jamais que l’empreinte d’un autre » Jean-Luc Hennig
Depuis les origines de la littérature, les auteurs ont fait le constat que l’écriture est une réécriture. Que l’on lise L’Écclésiaste ou les Caractères de La Bruyère, la nouveauté semble illusoire, tout a déjà été écrit et l’homme ne fait que reprendre et réagencer les textes. On parle bien à ce titre de textes fondateurs (récits mythologiques et bibliques) pour évoquer ces pionniers des formes et des genres, pour rappeler en même temps qu’ils inaugurent une lignée littéraire. L’Humanisme et l’Âge classique vont d’ailleurs faire de l’imitation des textes antiques, modèles jugés indépassables, un préalable à la qualité des écrits. La querelle des Anciens et des Modernes au XVIIe siècle est l’une des manifestations de ce débat entre partisans de la fidélité aux précurseurs et d’une forme d’émancipation.
Ce dossier thématique examine le thème de la réécriture dans ses différents aspects: traduction, adaptation, modernisation, reprise de formes, de motifs, de styles, de mythes, fidélité et parodie, lecture et écriture, modernité et classicisme.
Dossier initialement publié dans le numéro 34 des Mots du Cercle, novembre-décembre-janvier 2007/2008.