À l'occasion de la parution de son nouveau roman, «Au large des Vîles» (Grand format Littérature), découvrez notre entretien avec Lucie Pierrat-Pajot, autrice des «Mystères de Larispem».
Vous avez gagné la deuxième édition du Concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse avec Les Mystères de Larispem. Pourquoi avoir voulu y participer ? Qu’est-ce que ce prix a changé pour vous ?
J’avais déjà envoyé un texte lors de la première édition du concours. Ce n’était pas Les Mystères de Larispem mais un roman plus court qui n’avait rien à voir. J’avais alors eu le plaisir de recevoir un retour critique bien développé de la part des éditeurs. C’était encourageant ! Quand j’ai vu que Gallimard Jeunesse lançait une deuxième édition, je me suis dit qu’il fallait absolument que je tente de nouveau ma chance.
Grâce à ce prix, je suis passée d’écrivaine en herbe à autrice publiée. J’ai eu de la visibilité, de la reconnaissance. J’ai pu mener d’autres projets et être à temps partiel pour mon travail de professeure documentaliste en collège.
Pour la série des Mystères de Larispem, vous êtes partie du louchébem, l’argot des bouchers parisiens. Quel a été le point de départ d’Au large des Vîles ?
Pour Au large des Vîles, les points de départ ont été multiples. Au début, je voulais une histoire avec des esprits (comme les Yōkai du folklore japonais) se situant dans le futur, sans parvenir à articuler les deux. Ensuite, il y a eu cette question qu’on m’a posée, lors d’une table ronde, et à laquelle je n’avais pas de réponse toute faite : «Si, un jour, la technologie nous permettait de vivre dans des environnements virtuels réalistes, auriez-vous envie de le faire ?» Ajoutez à ceci mon appétence pour des thématiques comme les nouvelles technologies, l’écologie ou les façons de vivre dans le futur, et voilà, ça fait un roman !
Au large des Vîles se déroule dans un futur postapocalyptique, alors que Les Mystères de Larispem commençait dans un Paris dystopique, en 1871. Quelles sont vos sources d’inspiration et vos influences littéraires ?
Ce n’est pas un futur post-apocalyptique, juste un futur assez plausible. Mes sources d’inspiration sont vraiment très diverses, allant de la vulgarisation scientifique à des univers visuels de jeu vidéo (pour Larispem, par exemple) en passant par l’actualité. Dans le cas d'Au large desVîles, j’ai aussi été inspirée par des romans que j’avais beaucoup aimés, comme Ferrailleurs des mers de Paolo Bacigalupi, et par les projets de cités écologiques de l’architecte belge Vincent Callebaut.
Avec les implants, la Dentelle, etc., la réalité virtuelle est au cœur d’Au large des Vîles; une alternative au monde physique et sa nature dévastée. Que pensez-vous de la VR et de l’intelligence artificielle ? Progrès ou danger ?
Étant plutôt du genre techno-enthousiaste, j’ai tendance à considérer que ce sont avant tout des outils… La VR et l’IA peuvent être de formidables terrains de jeu créatifs ou une aide précieuse dans certains domaines, mais il est toujours bon de prendre le temps d’en connaître au minimum les rouages pour en faire une utilisation la plus éclairée possible. Personnellement, j’aimerais beaucoup que la technologie utilisée par Prime, l’un des personnages, existe : créer autour de soi ce que l’on imagine sans passer par un médium, c’est séduisant, surtout pour moi qui visualise beaucoup les décors de mes romans avant de les écrire.
Au large des Vîles est conseillé dès l’âge de treize ans. Dans quelles thématiques étudiées au collège pourriez-vous le recommander à vos élèves ?
Je crois qu’il convient bien au questionnement complémentaire de 4e, «La ville, lieu de tous les possibles ?». En 3e, on pourrait l’utiliser dans le cadre du thème «Progrès et rêves scientifiques».
Quel est le premier conseil que vous donneriez à un apprenti écrivain d’imaginaire ?
Je lui conseillerais de se montrer curieux du réel et de s’intéresser à des domaines très différents. Le rapprochement entre plusieurs champs de connaissance a priori éloignés peut créer de belles étincelles créatives qui, transposées dans l’imaginaire, peuvent aboutir à des univers originaux et personnels. Ensuite, je lui conseillerais de se méfier de ses influences ! Au début, on a souvent envie de calquer ses mondes sur ceux des auteurs et des autrices que l’on admire le plus !
Pour finir, c’est là le premier tome d’une duologie. Pouvez-vous nous donner quelques indices sur la suite des aventures de Bunny, Prime et leurs amis pour nous faire patienter ?
Dans le tome II, on se promènera davantage dans la Dentelle. Les personnages vont se rencontrer et comprendre qu’ils ont une histoire commune. Enfin, il devrait y avoir quelques révélations… notamment sur ce qu’est – ou qui est ! – le garçon-renard qui suit Prime à la trace dans les métavers !
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