«Les lecteurs de l'Anthologie de la poésie chinoise, publiée dans la collection «Connaissance de l'Orient» sous la direction de M. Paul Demiéville, connaissent les nombreuses complaintes écrites là-bas sur le thème de l'épouse qui attend le retour du soldat lointain. Au XVIII<sup>e</sup> siècle, le poète viêtnamien Dang Trân Côn écrivit en vers chinois son Chant de la femme du combattant : le Chinh phu ngâm. Phan Huy Ich (on a longtemps cru que c'était la poétesse Doàn Thi Diêm) transposa ce texte en viêtnamien, en fit l'un des chefs-d'œuvre de sa langue. On essaya plusieurs fois de traduire en français cette traduction plus belle que l'original.
La version inédite de M. Le Thành Khôi, écrivain lui-même, et bilingue, paraît en des circonstances où le sujet s'impose aux Viêtnamiens, au monde entier, plus cruellement que jamais. Il serait indécent d'en dire davantage.»
Étiemble.