Armel, le narrateur, venu à Londres préparer une thèse de doctorat, rencontre à un cocktail Isa, dont le visage pur et ingrat se superpose pour lui à celui du Jeune Homme en prière de Memling qu'il a vu à la National Gallery. Dans son journal, Armel relate leurs conversations, leurs démêlés, leur affrontement sensuel. II s'efforce de comprendre le sens de cette relation qui lui apporte plus d'angoisse que de joie, comme s'il avait à revivre une situation ancienne, à ressusciter des fantasmes infantiles.
Après avoir pour ainsi dire perdu la mémoire, Armel se retrouve en France, dans une clinique psychiatrique. De retour chez sa mère, repris dans le cercle enlisant de sa tendresse grondeuse, poussé par le psychiatre, il essaie de s'adapter. II prend un poste de professeur, se fiance à une jeune fille qui a les pieds sur terre. Mais cette vie prosaïque, coupée des richesses – dangereuses – de son inconscient, n'est-elle pas pour Armel un
moyen d'éluder ses problèmes?