Dernier hiver
La flamme, sur la neige, du soldat inconnu
et le fouillis des guirlandes très lucides
raccrochées pour les fêtes, de chaque côté
de l'avenue, à n'éclairer qu'elles-mêmes
et la nuit démâtée de décembre, rongée
par le sel des trottoirs et aussi tranchante
que l'espoir. Si la main reste dans l'ombre,
un ongle ce soir brille par-dessus le tain
des toitures, qui s'égouttent à petit bruit
dans l'année finissante : «Grand réveillon
au cirque, avec champagne et cotillons».
Gilles Ortlieb.