Ce quatrième tome des Journaliers nous offre le privilège assez rare de surprendre Jouhandeau penché sur les sources où il s'abreuve le plus volontiers au jour le jour, de Saint-Cyran à Héraclite, en remontant le cours des siècles. Ainsi suit-on la pointe de son regard, de son attention dans les méandres de ses lectures, ce qui permet de constater qu'il n'y perd jamais de vue sa propre ligne, passant du XVII<sup>e</sup> siècle après J.-C. au VI<sup>e</sup> siècle avant J.-C. avec la même désinvolture qu'il met à traverser dans ses pérégrinations quotidiennes l'avenue Malakoff pour aller de sa charmante épicière, Maria Fortezza, à Daniel, son garçon boucher. Ici et là, il reste le même et lui-même, unique de son espèce, par une sorte de candeur qui n'exclut pas la sagacité.