Pékin, 1687 : les premiers missionnaires jésuites envoyés par Louis XIV arrivent à la cour de l'empereur Kangxi. De ces contacts naissent tout à la fois une curiosité intellectuelle réciproque et des échanges artistiques féconds. L'impérialisme du XIX<sup>e</sup> siècle change la donne : tandis que des enclaves françaises se créent au cœur des villes chinoises, à Shanghai notamment, des violences, tel le sac du palais d'Été en 1860, ruinent tout dialogue culturel. Avec les mouvements réformistes chinois du début du XX<sup>e</sup> siècle apparaît l'image d'une France mère de la révolution, «patrie du droit et de la justice» qui, en accueillant ouvriers et étudiants, les initie à la lutte politique. Une influence qui trouvera sa réciproque dans l'adhésion des «maoïstes» français à la Révolution culturelle. Aujourd'hui, à la faveur de l'ouverture de la Chine, de nouvelles formes de relations s'inventent : partenariats, métissages, chassés-croisés, qui témoignent d'une fascination mutuelle durable.