Dynamique mais futile, très cultivée mais snob, infatuée d'elle-même ; convaincue d'être irrésistible, par ailleurs parfaitement athée, Irina part en expédition pour un couvent où Sacha, son fils âgé de dix-huit ans, est allé abriter son mal de vivre. Elle veut le ramener à la vie laïque, le soumettre à sa dépendance. Y parviendra-t-elle?
C'est pour l'auteur l'occasion de nous dépeindre un univers que nous connaissons mal : celui de la religion orthodoxe telle qu'elle se présente aujourd'hui en Russie, celui des petites communautés, très nombreuses, où le mysticisme règne de conserve avec la superstition, où l'on procède à des exorcismes collectifs, tandis que de nombreux possédés se livrent à leur gestuelle insolite ; et où l'on croit encore aux miracles.
On relèvera la très belle figure du starets (l'Ancien) Hyéronim, grand connaisseur des écritures, guide spirituel plein de bonté, celles du père Tavrion, peintre d'icônes, et du père Dionissi, supérieur élégant et autoritaire, tous trois animés d'une foi éclairée qui tranche sur la naïveté et l'obscurantisme de la plupart des novices et des fidèles.