Dans Là-Bas (1891) Huysmans continue de dévoiler le mal d’âme de cette fin de siècle qui oscille entre le besoin d’évasion et l’impossibilité de toute fuite.
L’historien Durtal (double de l’auteur) travaille sur le terrible Gilles de Rais. Assoiffé de surnaturel, sa quête le mène jusque dans les profondeurs de l’occultisme. Une fois initié, il découvre un monde insoupçonné, celui des messes noires et des invocations sataniques, organisées par un prêtre excommunié qui s’est fait tracer sur la plante des pieds l’image de la croix afin de pouvoir la piétiner constamment, et dont les plus innocents plaisirs sont de nourrir des souris blanches avec des hosties consacrées.
Mais cette incursion satanique tient également de la farce : avec une verve féroce, Huysmans raille tout autant le positivisme que l’occultisme, en révélant leur secrète connivence ; l’un comme l’autre, ils nient le véritable mystère, celui qui ne peut être trouvé que dans la religion. Laquelle ? Huysmans ne tranche pas encore ; il perpétue l’invitation baudelairienne : « Enfer ou Ciel, qu’importe ? »