«Homère et Hésiode ont donné aux dieux leurs noms.» Voilà ce que pensait Hérodote, quelques siècles après la mort des deux poètes. De fait, c'est dans la Théogonie, dans les hymnes homériques que les petits Grecs, pendant des siècles, ont appris ce qu'il fallait savoir des Immortels. Cette poésie religieuse n'est pas une poésie sacrée. Pas de vérité révélée. Pas de dogmes. Des récits qui se développent librement. Les divinités sont d'abord des figures lumineuses qui, soudain, apparaissent. Elles ne sont pas encore entravées par des allégories.
Hésiode a rencontré les muses. Il a vu les dieux. Il sait que son art, comme le leur, contribue à l'ordre du monde. «Cosmos» veut dire à la fois «monde» et «ordre». Ordre fragile. Le poète, comme les Olympiens, résiste au chaos qui toujours menace. Il a soin de la justice. Il a soin de la musique.