Rien de tel, à son réveil, que de lire une phrase bien noire, bien triste, bien éprouvante… il y a toutes les chances pour que, partant d'aussi bas, la journée se déroule sous de meilleurs auspices. Aussi, avant de croiser ses semblables, garder à l’esprit que l’homme est un «être à deux pieds et ingrat» selon la définition de Dostoïevski, tenter de se rappeler avec Éric Fottorino ce vers ancien où «l'ombre est toujours sombre, même quand elle tombe d’un cygne», et se rassurer en lisant ce que diagnostiquait jadis Stendhal : «Nous marchons vers le chaos.» Tout cela est exquis de pessimisme…