Cherchant à s'unir envers et contre tous, Julia et Eusébio demeurent séparés par un interdit mystérieux. Leurs destins parallèles s'inscrivent alors sous le signe du mal et du malheur jusqu'au jour ultime où ils invoquent la même croix marquée sur leur poitrine et accèdent à la rédemption. Camus, qui admirait l'«extravagant chef-d'œuvre» de Calderón, n'en a pas réalisé une adaptation. Sa version «en a recueilli tout le dialogue», dans le but de «faire revivre un spectacle». Et d'ajouter : «On y a été aidé par les audaces de pensée et d'expression du plus grand génie dramatique que l'Espagne ait produit. [...] C'est plus de trois siècles avant Bernanos que Calderón prononça et illustra de façon provoquante, dans la Dévotion, le "Tout est grâce" qui tente de répondre dans la conscience moderne au "Rien n'est juste" des incroyants. À cette occasion, on s'estimerait satisfait si cette version nouvelle pouvait avoir mis l'accent sur la jeunesse et l'actualité du théâtre espagnol.»