Deux jeunes seigneurs comptent épouser la fille et la nièce du bourgeois Gorgibus. Mais ces dernières les traitent avec mépris, leur reprochant de ne rien connaître à la galanterie romanesque. Piqués au vif, ils décident de leur donner une bonne leçon. Puisque ces demoiselles se targuent de connaître sur le bout des doigts les moindres subtilités des usages courtois, sûrement n’auront-elles aucun mal à différencier un véritable gentilhomme d’un valet travesti…
À leur création en 1659, Les Précieuses ridicules font la célébrité de leur auteur. Molière s’y livre à un portrait au vitriol de deux types sociaux : la précieuse, et sa version masculine, le bel esprit. Derrière un simulacre de galanterie, l’un et l’autre manifestent la même vanité et la même bêtise. La précieuse n’est pas qu’un effet de mode passager : elle est un archétype semblable à celui du snob. Chacun peut y reconnaître son voisin – et peut-être s’y reconnaître soi-même.