D’un côté, un vieux couple fidèle ; de l’autre, deux jouvenceaux éperdument amoureux. Tout semblait parfait, mais il suffit de peu pour que la situation dégénère. Par une série d’habiles quiproquos dont Molière a le secret, chacun s’imagine être trompé par l’autre, et les injures pleuvent avec une violence jubilatoire.
Reprenant la figure traditionnelle du cocu, bouc émissaire du fabliau médiéval, Sganarelle exprime l’une des obsessions de Molière : la jalousie. Derrière le portrait de Sganarelle se profile celui de George Dandin. Mais là où George Dandin est tout à fait lucide sur sa situation de cocu, Sganarelle, emporté par ses « visions cornues », s’enferme dans un cauchemar d’infidélité. La jalousie fait dérailler la raison et la propulse dans le pur fantasme.