«Si tu avais chez toi un enfer comme le mien, tu commencerais peut-être à comprendre. J'ai beau me dire que le monde est en feu, la vie, pour moi, c'est d'abord cette besace de boue et de malheur que je traîne dans la nuit de mon tunnel. La France envahie, les discours d'Hitler, de Churchill, la guerre en Russie, ça existe, mais la vie, la vraie vie, celle qu'on vit, c'est la bagarre avec la mégère, les coups de gueule, l'angoisse, la méfiance, les crachats du garçon qui vous arrivent en pleine gueule, c'est rentrer chez soi pour apprendre que son fils a fourgué les couverts, c'est penser à sa fille maquée à Toulouse avec un nervi...»