« C’est le silence qui succède au déluge, qui n’est ni grignoté par les menues incisives de l’herbe, ni percé par les trombones des vents. C’est le silence unique, impossible à retrouver, à l’apogée de son histoire, au faîte de sa propre fertilité d’où naîtra le bruit du monde. »
En Yougoslavie et en Hongrie, pendant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Andi Sam et sa famille sont constamment en mouvement, à la recherche d’un refuge. Pourtant, les difficultés physiques du monde n’empiètent pas sur l’univers mental du garçon, fait d’observations vives et de regards imaginatifs. De ses souvenirs émerge la figure merveilleuse de son père, Édouard Sam, Juif errant ivre d’alcool et de mots, rédacteur d’une encyclopédie « rêvée », prophète illuminé, possédé, belliqueux, homme retiré et disparu.
Réalisme, bribes de rêves et échos de l’enfance façonnent ce roman magique et mémorable, hanté par l’Holocauste et la quête du père.