« Que le nu peint par Manet atteigne à tant de vérité grâce à un détail minime, ce ruban qui modernise Olympia et, mieux encore qu’un grain de beauté ou qu’un semis de taches de rousseur, la propose plus précise et plus immédiatement visible, en faisant d’elle une femme pourvue de ses attaches de milieu et d’époque, voilà qui prêtait à réflexion, si ce n’est à divagation ! »
« Dites-vous bien, lecteur ou lectrice, ou dis-toi bien (car à me lire tu deviendras de mes proches) que si je dis ici, c’est plus pour dire que pour dire quelque chose.
Dans Le ruban au cou d’Olympia, Michel Leiris étudie comment un détail esthétique apparemment sans importance peut provoquer l’irruption du sublime dans la banalité.
Écrit en 1981, vers la fin de la vie de Leiris, ce livre sert de prolongement à son chef-d’œuvre autobiographique, La règle du jeu, et prend la forme à la fois de fragments courts (poèmes, souvenirs, notes), aussi désarmants formellement que les expériences fétichistes qu’ils décrivent, et d’essais plus longs, méditations critiques sur l’écriture et la nature de la modernité.