« La civilisation a voulu nous persuader que nous allons vers quelque chose, un but lointain. Nous avons oublié que notre seul but, c’est vivre et que vivre nous le faisons chaque jour et tous les jours et qu’à toutes les heures de la journée nous atteignons notre but véritable si nous vivons. Tous les gens civilisés se représentent le jour comme commençant à l’aube ou un peu après, ou longtemps après, enfin à une heure fixée par le début de leur travail ; qu’il s’allonge à travers leur travail, pendant ce qu’ils appellent “toute la journée” ; puis qu’il finit quand ils ferment les paupières. Ce sont ceux-là qui disent : les jours sont longs.
Non, les jours sont ronds. »
Pour beaucoup, le jour trace une ligne droite, pareil à un trajet à parcourir. Jean Giono, lui, nous invite à y trouver de doux et éternels ronds, miroirs de l’infini. Ainsi, et avec lui, nous goûtons chaque instant : les lueurs d’une aube provençale, le lent ballet des moutons menés par un berger, l’émotion du fruit cueilli.
Grands textes de l’attachement viscéral d’un homme à sa terre, ces Jours sont faits de tendresse et de révolte, de poésie et de drôlerie.