«Les Frisons se tiennent aux portes de la mer du Nord. Ils ne l'ont ni traversée comme les Saxons ni évitée comme les Francs. Ils sont restés en tête à tête avec la mer depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours ; et ils ont gardé leur langue, mais elle ne s'est pas souvent mêlée de littérature.
Avec Japicx, au XVII<sup>e</sup> siècle, on voit l'âme populaire rencontrer la culture européenne. Le poète exprime les amours simples avec des souvenirs de la Renaissance. Il raconte les événements de la vie ordinaire avec des rimes savantes. Il chante le Dieu de la Bible avec l'aplomb de la candeur. Son art est de dire la réalité ou la vérité avec un mélange de vigueur et d'ingénuité. On sent dans son œuvre la parfaite symbiose d'un entrain irrépressible et d'une modestie foncière. La lucidité y va de pair avec les hardiesses. Tel est l'affleurement culturel d'un admirable peuple dont les prudences sont une audace.»
Jean Grosjean.