Cette édition met en regard du texte de Huysmans toute une iconographie qu’il évoque explicitement ou qu’il sous-tend.
Si À rebours, grand roman de l'esthétique fin-de-siècle, affirme le désir de briser les limites que s'imposait le naturalisme des années antérieures, ce «roman mental» n'en est pas moins truffé d'allusions et de références à l'époque. Son héros, des Esseintes, s'est dépris des «peintres de la vie moderne». Entendons Degas, Forain, Manet... Redon, Moreau, Rops et Whistler conviennent mieux à son nouvel idéal de vie. Au-delà des œuvres et des artistes que le texte s'approprie à différents niveaux, d'autres présences, de la tortue endiamantée aux fleurs artificielles commandées sur catalogue, des locomotives érotisées aux virées nocturnes, reposent sur une iconographie d'époque, dont Huysmans était friand. En somme, il faut traiter À rebours comme un imagier où l'auteur aurait déposé ses goûts et ses dégoûts, résumé son parcours esthétique et exprimé l'inflation du visible dans le monde moderne. Un œil, le sien.