Doctrine 
Heureux sois-tu silence des ciels verts! 
Le poète ô seigneur des plus lointains possibles 
Prophétise à tes yeux dans le rude univers 
Les Morts. Car ils sont là. Détachés du visible 
Ils ne se séparent pas. De nous à nous 
Ils errent mais félicieusement se meuvent 
Dans les tons les pensées les montagnes d'air doux 
Les jades les perles de vapeur et ils se suivent 
Les pierres et les mers les ombres de cyprès 
Nos rêves éperdus du plus prenant mystère
Et nos bouches nos cœurs notre amour des aimés 
Les morts ne se séparent pas de notre sphère 
Ô dis! ils ne séparent pas ils veillent 
À la rencontre de nous-même et du divers 
Qui est le Même. Ils ont suprêmement leur aile 
Ouverte pour chanter la divine matière. 
(in Ciels, III de Diadème)