Renaissance méridionale et Le Grand Atelier d'Italie, publiés pour la première fois en 1965, dans la prestigieuse collection « L’Univers des Formes ». Couvrant la même période, la fin du Quattrocento (XV<sup>e</sup> siècle), période d’élection d’André Chastel, ils ont été conçus par lui comme un tout dont la publication a marqué une révolution dans la connaissance que l’on avait jusque-là en France de la Renaissance italienne et continuent aujourd’hui à jouer leur rôle d’ouvrages de référence.
André Chastel y fait découvrir une Italie qui s’impose à toute l’Europe comme le lieu où l’exigence artistique, poussée à son sommet, apparaît comme une authentique volonté de culture.
En effet, l’Italie de la fin du Quattrocento est le grand atelier de l’Occident – ou plutôt une multitude d’ateliers (les botteghe), dispersés dans les grands foyers artistiques que sont alors Urbino, Florence, Rome... dominés par des personnalités aussi exceptionnelles que Laurent le Magnifique, Federico da Montefeltro, Ludovic le More ou le pape Sixte IV. De ces ateliers naissent, le plus souvent pour exécuter la commande du mécène, les chefs-d’œuvre de Piero della Francesca, Botticelli, Bellini, Ghirlandaio, Verrocchio, Léonard de Vinci, le Pérugin… Tableau, fresque, palais, église, sculpture, marqueterie, éléments décoratifs : les plus grands talents mis en compétition ne délaissent aucun genre. André Chastel donne un panorama érudit et passionnant de ce foisonnement. Il y applique avec rigueur ses méthodes d’analyse qui devaient profondément marquer l’histoire de l’art : approche du détail, circonstances de la commande, textes qui ont nourri l’inspiration de l’artiste – les œuvres les plus énigmatiques dévoilent leur sens dans leur extrême complexité.
Les quelque 300 documents iconographiques de l’édition originale qui ont été retenus font ici l’objet, pour la publication en « Quarto », d’un commentaire inédit par une équipe d’historiens de l’art.