Il n’est point de politique sans crime ; ni de crime qui, d’une certaine manière, n’implique une forme de politique ou, à tout le moins, n’influe sur la politique. Un adage de Machiavel?
Non, le fruit de la formidable enquête d’Hans Magnus Enzensberger, à partir de neuf cas parmi lesquels : en Italie, le scandale Montesi, qui faillit faire tomber un gouvernement ; l’affaire de la Nouvelle Camorra, association établie sur le modèle des sociétés secrètes de truands du Moyen Âge dont elle pratique le «racket de protection» ; le gangstérisme d’Al Capone à Chicago dans les années vingt, «modèle d’une société terroriste» ; l’exécution de Trujillo, le dictateur de Saint-Domingue lâché par ses protecteurs américains du jour où il songea à ses intérêts propres plutôt qu’aux leurs ; enfin, les terroristes russes de la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, autrement appelés les «Rêveurs de l’absolu».