Il fut un temps où des périodes de jeûne, notamment le carême, étaient obligatoires pour les maigres comme pour les gros. Mais l’Église n’était pas composée que de théologiens, de mystiques, d’administrateurs secs et d’anachorètes.
Elle avait ses troupes de moines grassouillets, de prélats gourmets et de prêtres rubiconds qui marquaient leurs bréviaires avec des recettes de cuisine ou, comme le confesseur de Madame de Sévigné, des tranches de jambon. Autant d’intercesseurs de bonne volupté qui ont mis tout leur cœur à négocier des arrangements avec le ciel ou leur conscience. Au cours de ce récit, il sera question de leurres, d’artifices, de simulacres, d’astuces, de substitutions audacieuses, de mystifications habiles, d’illusions spectaculaires, de fourberies ludiques, autant de ruses imaginées au fil des siècles pour tenter d’échapper aux rigueurs du jeûne tout restant dans la légalité des prescriptions religieuses.