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Gallimard Date de parution : 14/10/1980 Code SODIS : A21787 ISBN : 9782070217878 140 x 225 mm
Couverture Écrits politiques ()
Prix : 23 € 448 pages
Écrits politiques
3 - 1923-1926
De : Antonio Gramsci
Traduit (italien) par Marie-Gracieuse Martin-Gistucci, Gilbert Moget, Robert Paris, Armando Tassi
Bibliothèque de Philosophie
Genre littéraire : Études et monographies

La première partie de ce volume est constituée d’articles parus pour l’essentiel dans L’Unità et dans la III<sup>e</sup> série de L’Ordine Nuovo. Deux grands thèmes, souvent imbriqués, dominent cet ensemble : la crise du fascisme et la « bolchevisation » du Parti communiste d’Italie. Ouverte par l’assassinat de Matteotti le 10 juin 1924, la crise du fascisme se poursuivra jusqu’au discours de Mussolini du 3 janvier 1925 pour s’achever par la mise en place de la législation d’exception de 1926 dont Gramsci sera l’une des premières victimes. Convaincu que le fascisme et la démocratie constituent « deux aspects d’une même réalité », c’est en vain que Gramsci tente, tout au long de cette période, de faire du Parti communiste une force autonome, voire antagoniste, face à l’opposition démocratique organisée sous le nom d’« Aventin ». Deux thèses, en effet, hypothèquent sa stratégie, interdisant au P.C. d’Italie de mettre à profit l’ébranlement du régime : la surestimation du « rôle historique » de la petite bourgeoisie qui aura ainsi mission de résoudre la crise et, plus encore, la conviction que, préalablement à toute initiative, la tâche de l’heure reste la transformation du Parti communiste. À dater du V<sup>e</sup> congrès de l’Internationale communiste, la « conquête gramscienne » du P.C. d’Italie, entreprise depuis 1923, s’identifie de fait avec sa « bolchevisation ». C’est en utilisant toutes les ressources de l’appareil du parti et en jouant de l’appui de l’Internationale que Gramsci — nommé secrétaire général en août 1924 — fera triompher ses thèses au congrès de Lyon de 1926.
La célèbre lettre d’octobre 1926 au Comité central du Parti communiste d’Union soviétique constitue le cœur d’un autre dossier — la deuxième partie de ce volume — consacré à la crise qui secoue alors le Parti bolchevique.
La troisième partie, enfin, présente le texte auquel Gramsci était en train de travailler au moment de son arrestation : les Notes sur la question méridionale qui, développant certains thèmes esquissés dès 1923, introduisent déjà à la problématique des Cahiers de prison et témoignent, en quelque sorte, de l’absence de rupture entre les Écrits politiques et les Cahiers.