Pour les anciens, Euripide était le plus grand tragique grec. En notre temps reprendra-t-il cette place qu'il avait perdue au XVII<sup>e</sup> et au
XIX<sup>e</sup> siècle? Sans doute. Car les thèmes qu'il aborde, autant que sa façon de les aborder, appartiennent étrangement à notre siècle. Nul, en effet, n'a exprimé avec plus de force l'inquiétude de l'homme devant un univers dont le sens lui échappe. Euripide a su décrire la folie, et ses tragédies peuvent servir d'illustration aux modernes traités de psychologie normale et de pathologie. Racine et Goethe l'ont lu,
senti, aimé, imité.
Marie Delcourt-Curvers joint à chaque pièce de cet ouvrage une notice qui en situe l'argument dans la légende grecque et qui souligne l'originalité de la mise en œuvre. Un sommaire des études euripidéennes termine l'introduction ; des notes critiques en fin de volume justifient le texte adopté.