Jérôme Lacqueduc enseigne le français dans un collège de Bouffres, petite ville de province. Âgé de trente-sept ans, cet homme cultivé aime son métier, s'y consacre passionnément dès la rentrée de septembre. Mais s'il est confronté à plusieurs classes ordinaires, il s'occupe aussi d'une 4<sup>e</sup> dite «spéciale» composée d'une jeunesse violente, cynique, captivée davantage par la télévision ou les engins motorisés ainsi que par les séductions d'une marginalité ébranlant notre société en pleine mutation.
Une telle opposition, d'abord faite de curiosité, d'attirances et de répulsions réciproques, tourne vite au combat ouvert. Jérôme y perd peu à peu l'estime de soi-même, et sa vie privée avec sa femme Corinne menace d'être brisée.
Afin de maintenir cependant une sorte d'équilibre précaire entre lui et ceux qu'il nomme les «refusos», le professeur descendra de concessions en compromis jusqu'au jour où, à l'approche des grandes vacances, il saura se reprendre, recharger ses nerfs, apparemment mis knock-out afin d'affronter ensuite, à la rentrée suivante, les mêmes obstacles.
Jamais le problème des rapports psychologiques entre un professeur et ses élèves ne fut posé jusqu'ici avec une telle crudité. Car s'il s'agit d'une œuvre romanesque, elle peut être considérée aussi comme un document-vérité douloureux, brutal dans son réalisme et capable de bouleverser en profondeur toutes les catégories de lecteurs.