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Gallimard Date de parution : 11/04/1986 Code SODIS : A70611 ISBN : 2070706117 140 x 205 mm
Couverture Vaux étranges ()
Prix : 14.7 € 276 pages
Genre littéraire : Romans et récits

Dans un bourg des Ardennes situé entre deux pentes rocheuses, le maire et le restaurateur ont idée, pour attirer des touristes, d'utiliser les rumeurs populaires. Celles-ci prennent certains rochers pour un ancien château dont le seigneur, jadis, faisait rouler des blocs sur les maisons des villageois qui lui refusaient l'impôt. On dit même que le fantôme de ce comte est parfois aperçu dans les roches sauvages.
Le maire, pour faire accepter aux opposants les frais d'installation touristique, fait élire sur sa liste un certain Désiré, fils d'ouvrier. Ce Désiré n'avait rien pu apprendre à l'école mais il s'enchantait des mots savants du dictionnaire et les employait sans aucun à-propos. Embauché comme balayeur au journal de Charleville, il était devenu correcteur quand on s'était aperçu de sa science des mots, mais il continuait d'habiter son bourg et d'aimer errer parmi les roches sauvages, comme d'ailleurs Lydie la servante de l'auberge, une orpheline peu expansive.
Désiré, élu au conseil, n'entraîne pas la population : au contraire, il éveille la jalousie. De plus, le maire a beau faire
apparaître, le soir, une fille dans les rochers, Désiré affirme qu'il n'y a pas de fantômes. Déçu, le maire le chasse du conseil. Désiré, au journal, laisse passer un gros «doublon» et risque sa place. À l'auberge du bourg, on ne veut plus le loger. À la rivière, on le jette dans la boue, ce prétentieux, maintenant qu'il est déconfit. Alors, il se met à rêver de Lydie qui le méprisait et qui s'est enfuie de l'auberge. Mais, au moins, elle se taisait et son existence n'en était que plus forte, tandis que les gens qui parlent, riches ou pauvres, instituteur, curé et maire inclus, semblent vivre des mensonges dont ils l'accablent.
Que va-t-il advenir de Désiré et de Lydie? André Dhôtel a l'art de nous intriguer dès le début, et il ne nous lâche plus. Avec ironie, il résume dans ce village toute la société. À travers les palinodies humaines et l'insignifiance des jours, il met l'accent sur la vraie lumière de l'âme et de l'amour.