«Ce qu'il y a de certain, c'est que la chimie n'a point fait de découverte depuis celle des métaux plus merveilleuse et plus utile que la découverte du verre», note L'Encyclopédie au XVIII<sup>e</sup> siècle. Né au Proche-Orient vers 3 500 av. J.-C., le verre ne devint toutefois une matière diaphane qu'après deux mille ans d'efforts. Avec le soufflage, au début de notre ère, se produit une des plus grandes révolutions technologiques. Le verre entre en force dans la vie quotidienne. Transparent ou coloré, il se décline en verres à boire, bouteilles ou flacons, orne les cathédrales, fournit à la chimie cornues et ballons, corrige la vue, fait découvrir l'infiniment petit et l'infiniment grand. Des ateliers de Venise aux usines anglaises ou françaises émerge une puissante industrie. Aujourd'hui encore, le verre se perfectionne et étend son emprise, tant dans l'habitat, les transports que les communications.
Après l'âge du bronze et l'âge du fer, l'âge du verre n'est-il pas venu ? s'interroge Pascal Richet.