Dimitri Merejkowsky est l'un des plus grands noms de la littérature russe moderne, l'un des peintres les plus vivants et les plus attachants de l'histoire de son pays. Curieux esprit que le sien, sincèrement tourmenté par de douloureuses méditations sur la religion chrétienne, et non point tant sur le Christ antique que sur les prolongements actuels du Second Testament, sur l'avènement inévitable de l'Antéchrist, qu'il croit reconnaître en chaque force de destruction. Ainsi s'éclairent d'une lueur mystérieuse et trouble les événements historiques que Merejkowsky brosse avéc une vigueur parfois effrayante.
Publié en 1920, Quatorze Décembre fait suite à Alexandre 1<sup>e</sup><sup>r</sup> et les Décembristes dont il forme la conclusion. C'est le récit de l'insurrection manquée du 14 décembre 1825 qui, par la suppression du tsar Nicolas 1<sup>e</sup><sup>r</sup> visait à instaurer en Russie un régime constitutionnel. Les passages les plus passionnants sont ceux qui évoquent la faillite de l'insurrection et relatent l'instruction du procès contre les conjurés.