Le récit se passe entre le 6 janvier et le 12 octobre 1992. C'est-à-dire entre la conception et la naissance de l'enfant Christophe Palomar. Et c'est Christophe, embryon-fœtus, qui raconte l'histoire du fond du ventre de sa mère.
Pendant les neuf mois de sa gestation, Christophe va suivre les extravagantes tribulations de ses parents Ángel et Ángeles, leurs copains, oncles, tantes, grands-parents, etc., dans le Mexique de 1992. Pays de tous les malheurs : capitale surpeuplée, pollution catastrophique, tremblements de terre, corruption généralisée, folie et incurie des gouvernants, intrigues politiques, faillite économique. Bref, un pays «foutu» où n'importe quoi peut arriver : invasion étrangère, dépeçage du territoire, soulèvement millénariste. En attendant, le peuple s'amuse avec des jeux télévisés, des concours, des créations mythiques telles que l'inoubliable Mamadoc, mère et guérisseuses des Mexicains... tout en rêvant d'un nouveau Nouveau Monde.
Roman iconoclaste, donc, farce, satire féroce de la société mexicaine, Christophe et son œuf est écrit avec une verve langagière débridée, touffue, étourdissante, brassant les cultures et les langues, l'histoire et les mythes.