Le Rose-Hôtel, proche de la gare Montparnasse, est tenu par Mme Rose, avec l’aide de deux garçons aux noms impériaux, Vespasien et Charlemagne. Les clients en sont d’étranges personnages, aventuriers revenus de tous les pays du monde, qui croient au rêve, à la fantaisie rieuse, à la poésie - à la vie, aimable et douloureuse. L’existence que l’on mène dans cet hôtel, les paroles qu’on y prononce, les réunions que l’on y tient sont évoquées dans le roman - poème de Maurice Fourré avec une magie pénétrante.
« Œuvre dont enfin toute amertume est exclue et qui, à la première approche, semble emprunter sa substance au reflet même des châteaux de la Loire... Œuvre toute de ferveur et d’effusion, tournée vers ce qui fait le prix de chaque instant et, de la somme des instants privilégiés d’une vie, parvenant bien à extraire la plus subtile liqueur de l’alambic de la mémoire..., accumulation sensible étonnamment riche et vibration à son comble de toute une vie. Les personnages qui gravitent dans La Nuit du Rose-Hôtel, s’ils ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’intensité concrète, en fait n’assument aucune existence indépendante de celle de l’auteur : ils sont vraiment et enfin les enfants qu’eût pu sans tant d’ambiguïté reconnaître Flaubert comme le fruit de sa passade avec Madame Bovary ».
André Breton