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Gallimard Date de parution : 14/05/1992 Code SODIS : A32707 ISBN : 9782070327072 108 x 178 mm
Couverture Le Faune de marbre – Un rameau vert ()
Prix : 8.2 € 144 pages
Le Faune de marbre – Un rameau vert

De : William Faulkner
Traduit (anglais) par René-Noël Raimbault, Alain Suied
La traduction d'Un rameau vert a été révisée par Alain Suied
Poésie/Gallimard - N° 259
Genre littéraire : Poésie

«Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée)? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps – la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions –, il est plus révélateur que chacun soit centré sur un moment ou sur un caractère atmosphérique différent : la pluie, mai, le clair de lune, les bois au couchant, la nuit, etc. Le cycle est donc fait de variations d'ordre pictural (VI, VII) ou musical (XII, XVII). La tonalité générale est élégiaque, les sonorités longues, étouffées, et mouillées : la tristesse et, en effet (selon les vœux de l'auteur), la note dominante – et programmée.
Le faune souffre d'être "en prison, voué aux rêves et aux soupirs", évoquant "des choses que je sais mais ne peux connaître" : le monde entier l'appelle, lui "que le marbre à jamais emprisonne". C'est donc en voyeur pétrifié (on trouve dix-sept fois dans le recueil le verbe to watch ou ses équivalents) qu'il assiste au déroulement des saisons, entend l'appel enjôleur de Pan, contemple la grâce bouleversante des peupliers frêles comme des filles, connaît le froid de la nuit, l'explosion du printemps, le vacarme des danses nocturnes et le silence des couchants – enfin, au retour du printemps, se retrouve "triste prisonnier" dont "le cœur ne connaît que la neige de l'hiver". Toutes proportions gardées, Un faune de marbre évoque un drame à la manière de celui qui constitue l'argument de Igitur de Mallarmé.»
Michel Gresset.