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Vincent Cuvellier (cycle 2)

Dossier consacré à Vincent Cuvellier, avec une biographie, une interview, une sélection d'ouvrages, des activités pour le cycle 2 à partir de l'album La plus grande bataille de polochons du monde (Hors Série Giboulées) et une séquence complète pour étudier le récit illustré La première fois que je suis née, recommandé par l’Éducation nationale.

A découvrir également : le dossier pour le cycle 1 et cycle 3.

Au sommaire : Biographie de Vincent CuvellierInterviewSélection d’ouvragesActivités pour le cycle 2 : La première fois que je suis née La plus grande bataille de polochons du monde

Biographie de Vincent Cuvellier

Vincent Cuvellier est né à Brest en 1969. Son père est chaudronnier et sa mère au foyer.

De 7 à 15 ans, Vincent Cuvellier vit dans une auberge de jeunesse, tenue par son « père-aubergiste ». Vincent croise alors beaucoup de monde, une période riche dans l’observation du genre humain.

Vincent Cuvellier quitte l’école à 16 ans et vit de petits boulots : «colleur» d’affiches publicitaires dans un journal, vendeur de fruits et légumes, disquaire… Parallèlement, Vincent écrit. Il remporte en 1986, le prix du Jeune Écrivain pour son livre La troisième vie.

De 1992 à 1996, il est pigiste au Dauphiné libéré, tout en donnant quelques cours de théâtre. Il interviewe quelques unes de ses idoles : Jean Rochefort, Philippe Noiret, le mime Marceau...

En 1998, départ pour Bruxelles et rencontre avec le grand dessinateur René Follet. Vincent Cuvellier se remet à écrire.

En 1999, l'année de l'éclipse, Vincent a 30 ans et il quitte tout, prend un sac à dos et traverse la moitié de la France à pied en racontant des histoires, le soir, dans les campings, les restaurants et les festivals.

C'est en 2001 que Vincent Cuvellier «se pose» et prend du temps pour écrire son premier livre jeunesse : Kilomètre zéro (Éditions du Rouergue), inspiré de sa randonnée à travers la France.

En 2004, il reçoit le prix du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil pour Tu parles, Charles! (Éditions du Rouergue).

En 2006, il publie son premier album chez Gallimard Jeunesse/Giboulées : La première fois que je suis née, qui sera suivi de vingt autres ouvrages, parmi lesquels Le temps des Marguerite, L’histoire de Clara, La fille verte ou encore la série des Émile.

En tout, Vincent Cuvellier est l’auteur d’une cinquantaine de livres, traduits en quinze langues.

Interview

L’univers de vos livres se situe dans le monde de l’enfance…

J’ai une tendance naturelle à écrire pour les enfants. Je ne suis pas venu par dépit à l’écriture pour les enfants. L’enfance, c’est un vrai sujet, ça m’intéresse dans tous ses aspects. Je m’intéresse à l’enfance de mon fils, à la mienne mais aussi à toutes les enfances, y compris celle du temps passé comme dans L’histoire de Clara.
Quand j'invente un personnage comme Émile, forcément, il y a un peu de moi, un peu de mon fils, un peu de ce que j'aime chez les gamins. Et comme j'ai souvent tendance à penser qu'on parle aux enfants comme à des idiots, j'essaie de ne pas le faire dans mes livres…

Quelle est la part de mémoire dans l’écriture de vos albums ?

Lorsque j’étais jeune, mon père me racontait ce qu’il faisait à Brest après la guerre. Dans les rues détruites par les bombardements, c’était comme La guerre des boutons. Mon album Les socquettes blanches rend ainsi un hommage à mon père.
En ce moment, je prépare des fictions à partir de témoignages de personnes âgées qui me racontent leur enfance. Je m’intéresse beaucoup à l’histoire, comme dans cette trilogie écrite sur la guerre, avec L’histoire de Clara, Je suis un papillon ou J’aime pas les clowns. Je dirige par d’ailleurs une collection de biographies historiques pour enfants aux Éditions Actes Sud, «T'étais qui, toi ?»

Vos ouvrages sont illustrés par différents illustrateurs. Est-ce un choix éditorial ou votre propre choix ?

Ce peut être les deux. Pour Le temps des Marguerite, c’est mon choix. Je m’intéresse de très près aux images. Pour la série des Émile, j’ai voulu que ce soit très simple : si j’écris «Émile mange des endives», dans l’assiette d’Émile il y a des endives. Elles ne sont pas violettes, elles ressemblent à de vraies endives. Je trouve que certains illustrateurs mettent des symboles, des idées qui compliquent.
À mon avis, un livre n’est réussi que s’il est la création commune d’un auteur et d’un illustrateur. L’écrivain est à la base du projet, mais le livre n’existe que parce qu’il est le fruit d’un travail entre l’auteur, l’illustrateur, le graphiste et l’éditeur. On travaille tous ensemble et j’ai un regard sur tout, même la page de garde !

Comment choisissez-vous vos sujets ?

Chaque fois que je commence l’écriture d’un livre, je me demande comment je vais l'écrire. Dans chacun de mes livres, j’essaie un truc différent. Par exemple pour Les socquettes blanches, j’ai choisi la narration alternée. Pour L'histoire de Clara, 10 narrateurs différents racontent l'histoire. Pour Je suis un papillon, c'est un papillon qui raconte. Pour La première fois que je suis née, c'est une petite fille qui raconte sa vie depuis sa première seconde.
Je pars du plus simple. J’aime revenir aux choses simples, presque minimalistes. Je n’ai pas forcément envie que mes livres soient lus par tous. Certains sujets touchent l’intimité. Par exemple, je n’aimerais pas que La fille verte soit un livre «exploité» en classe, qu’il soit trop analysé, décrypté… J’ai juste essayé de faire ressentir les émotions de cette jeune adolescente.
Mes livres ont beaucoup de sens cachés. Le second degré est un mode de communication qu’il faut utiliser très tôt. C’est important et ce n’est pas grave si le lecteur ne comprend pas tout de suite. Je ne fais pas mes livres pour tout mâcher, ce que j’aime c’est amener les gens là où ce n’était pas prévu, les embarquer là où ils ne s’attendent pas à l’être. J’essaie de laisser mes livres dans l’attente, de faire des fins ouvertes.
Plus que de travailler sur des thèmes, l'essentiel de mon travail consiste à creuser mon style, à chercher une nouvelle forme de narration à chaque livre. Ce que je creuse depuis mon premier livre écrit à 16 ans, c'est «comment faire pour que l'écriture soit aussi vivante que la parole ?».

Propos recueillis par Marie-Christine Decourchelle

Sélection d'ouvrages

la première fois que je suis née

 

La première fois que je suis née
Illustré par Charles Dutertre

Titre recommandé par l'Éducation Nationale pour le cycle 2 de l'école primaire. Niveau de difficulté : 3.

Le premier bain, les premiers petits pois, la première bagarre, le premier baiser... C'est ainsi qu'on entre dans la ronde de la vie. Un livre très émouvant et poétique.

Prix des Incorruptibles 2009 pour la catégorie CP ; Coup de cœur de l'académie Charles Cros 2012, grand prix catégorie disques jeune public.

En savoir plus - Voir la séquence pour le cycle 2 - Voir dans une version audio, lue et chantée (avec l'Orchestre national d'Ile de France)

     

Le grand secret

 

Le grand secret
Illustré par Robin

«J'ai un secret que je garde pour moi. Je le dis quand même à l'escargot, qui le murmure au chat, qui le répète à la souris... »
Une histoire tendre et amusante sur le bonheur de devenir grand frère.

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La plus grande bataille de polochons du monde
Illustré par Vincent Mathy

Années 50, un dortoir de colonie de vacances, à la montagne. Les gamins dorment. Pas un bruit. Soudain, un petit prout de rien du tout, suivi de rires. Un oreiller vole. Puis deux. Des lampes de poche s'allument. La bataille de polochons commence. Mais pas n'importe quelle bataille de polochon. La plus grande qu'il y ait jamais eu sur terre !

En savoir plus - Voir les activités proposées sur cet ouvrage

Les enfants sont méchants

 

Les enfants sont méchants
Illustré par Aurélie Guillerey

Les enfants sont méchants ! Les parents sont gentils ! C'est comme ça et c'est pas autrement... Et quand les parents étaient des enfants ? Euh... ils étaient gentils aussi ! Et si, des fois, ils semblaient méchants, ils ne le faisaient jamais exprès. Alors en fait, les enfants sont gentils ?
Un répertoire plein d'humour des mille et une façons de ne pas être un enfant sage !

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La guerre des bisous
Illustré par Suzanne Arhex

On sait pas trop comment ça a commencé. Un petit garçon est entré dans la salle de sport, une petite fille l'a suivi et paf, elle lui a fait un gros bisou sur la bouche. Carrément ! Un bécot. Un gros bécot ! Et c'est comme ça qu'a débuté l'épisode connu dans l'histoire sous le nom de «Guerre des bisous».

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Toute la bibliographie de Vincent Cuvellier aux Éditions Gallimard jeunesse

Séquence complète pour le cycle 2 : La première fois que je suis née (2006)

→ Support : La première fois que je suis née, L'heure des histoires (2010). Titre recommandé par l'Éducation Nationale pour le cycle 2 de l'école primaire. Niveau de difficulté : 3.

> Télécharger la séquence complète

Activités pour le cycle 2 : La plus grande bataille de polochons du monde (2008)

→ Support : La plus grande bataille de polochons du monde, Hors Série Giboulées (2008)

Intérêt pédagogique

L’originalité de cet album tient dans une histoire qui est racontée sans texte. L’illustrateur, Vincent Mathy, est né à Liège (Belgique) en 1971 et a fait des études de bande dessinée à Bruxelles. Il travaille essentiellement comme illustrateur et dessinateur
Seuls quelques bruits et quelques onomatopées apparaissent dans les illustrations. On a l’impression en lisant cet album d’être devant un film à vues fixes, comme il en existait dans les écoles maternelles il y a plus de 40 ans. On déroulait le film et l’enseignante racontait… Les planches fourmillent de détails plus drôles les uns que les autres. De page en page, chaque personnage bouge.
Le récit se situe, pour la plus grande partie, dans le dortoir des garçons, la nuit. Les planches sur fond noir s’éclairent des lueurs des lampes de poche. Chaque personnage est clairement identifié : douze garçons auxquels viendront se joindre six filles. L’illustration fonctionne sur la double page pour l’ensemble de l’album.
Les dessins sont plein d’élégance, d’humour, les personnages sont aigus, dans un style caricatural.
On ne peut qu’être admiratif de l’étroite collaboration de l’auteur et de l’illustrateur pour concevoir ce récit drôle et rythmé.

Pistes pédagogiques cycle 2

Tout commence par une vue sur un dortoir : deux rangées de six lits et des enfants qui dorment. Le champ de bataille de polochons va emplir peu à peu l’espace de la double page. Le choix de l’illustration en double page participe à cette impression de film fixe. Pour se repérer dans le travail qui sera proposé autour de cet album, nous proposerons de numéroter les doubles pages de 1 à 17.

Étude de la première de couverture

Sans que les élèves soient encore en possession du livre, présenter la première de couverture et lire le titre. Tous les enfants ne connaissent pas le mot polochon. Ils en comprendront le sens par l’illustration ou on expliquera le mot. Rappeler aussi dans quel registre lexical il s’inscrit et donner les synonymes ; traversin, oreiller, coussins. Demander ensuite aux enfants d’imaginer ce que va raconter l’album. Cela permettra de repérer les représentations que les enfants ont de ce jeu.

Étude de la quatrième de couverture

La quatrième de couverture est la page qui donne des renseignements sur le livre ou sur son contenu. Elle doit donner envie de lire le livre au lecteur. Or, ici, pas de texte, seulement une série de dix-huit portraits d’enfants. Qui sont-ils ?

Étude de l’album

Toute la compréhension du récit repose sur l’analyse des illustrations, qui foisonnent d’informations et de détails. Pour aider à cette compréhension, nous proposons de travailler en suivant chaque personnage sur chaque planche.

Déroulement

Après la séance de découverte de la première et de la quatrième de couverture, partager la classe en trois groupes de travail et leur attribuer six personnages. Pour faciliter l’observation des interactions entre les personnages, il est recommandé de répartir les personnages de la manière suivante :

- groupe 1 : Maxence, Jojo, Josette, Rodolphe, Robert, Rosalie

- groupe 2 : Roseline, Jules, Polo, Gilbert, Claude, Josiane

- groupe 3 : Suzanne, Germain, Petit Lulu, Michelle, Antoine, Gaspard

Conseil : On peut se servir d’étiquettes repositionnables pour inscrire le nom de chaque personnage sur chaque page de l’album. Très vite, les élèves réussiront à les identifier et les reconnaitre.

On peut aussi proposer, comme aide à la reconnaissance, de réaliser le plan du dortoir des garçons.

Fiches élèves cycle 2

Objectif :

  • Permettre aux élèves d’entrer dans l’univers du livre sans parole en découvrant des personnages qui évoluent au fil des pages

Compétences :

  • Relever des indices dans les illustrations
  • Identifier les personnages d’une histoire, les caractériser physiquement et moralement
  • Interpréter et commenter des illustrations
  • Appréhender les étapes successives d’un récit
  • Écrire un texte court en respectant les règles d’écriture
  • Répondre à des questions par une phrase complète

Fiche élève 1 : Compréhension

> Télécharger la fiche élève 1

> Télécharger les corrigés de cette fiche élève

Fiche élève 2 : Identification des personnages

Pour informer cette fiche, il va falloir procéder en trois étapes :

  1. Identifier les personnages sur chaque page
  2. Caractériser chaque personnage
  3. Décrire les actions de chacun, double page par double page.

Déroulement

Pour travailler cette séquence, il est recommandé de commencer l’activité collectivement. On prendra comme exemple Petit Lulu et, au tableau, l’enseignante complètera la fiche sous la dictée des élèves. Puis, par groupe, les enfants continueront le même travail pour chacun des personnages sur les fiches.

On commence par observer chaque personnage de la quatrième de couverture et par lister les éléments qui vont permettre de les identifier au cours du récit.

La fiche élève comprend quelques lignes pour écrire les éléments qui caractérisent le personnage et le tableau qui permet de compléter les actions double page par double page.
Ainsi, si chaque groupe a 6 personnages à étudier il faudra donner 6 fiches à remplir pour chacun des groupes.

> Télécharger la fiche élève 2

Un tableau de synthèse pour les 18 personnages sera ensuite renseigné par chaque groupe à l’aide de l’ordinateur. Voir le modèle et corrigé ici.

Ces tableaux seront un support pour les activités de production d’écrits proposées plus bas

Fiche élève 3 : Jeu du « Qui est-ce ? »

Matériel : 2 feuilles de cartes avec les personnages (une par joueur).
Découper les cartes et les plastifier. Chaque joueur joue avec les 18 cartes.
Le but du jeu est de deviner le personnage choisi par l’adversaire en posant des questions sur son apparence physique ou sur les actions qu’il a pu réaliser dans l’album.

Le jeu se joue à deux. Chaque joueur choisit un personnage parmi les 18 et doit poser des questions à son adversaire. Il élimine au fur et à mesure les personnages qui ne correspondent pas aux réponses de l’adversaire.

> Télécharger la fiche élève 3

Production d’écrits

Imaginer la suite du récit

  • Page 13, tous découvrent qu’il neige. Faire un arrêt sur image et proposer d’écrire la suite du récit. On peut faire le même travail pour la page 15 : le surveillant siffle. Que va-t-il se passer ?

Écrire un récit avec deux points de vue différent

  • Partager la classe en deux camps et demander à un groupe d’écrire l’histoire du point de vue de Petit Lulu et à l’autre du point de vue de Polo. Consigne : raconter au surveillant ce qui s’est passé.

Écrire une quatrième de couverture

Écrire une quatrième de couverture à l’issue de l’étude de l’album. Cela suppose au préalable d’avoir, avec les élèves, analysé et lu plusieurs quatrièmes de couverture et d’élaborer les règles d’écriture de ce type d’écrit :

  • Sélectionner les informations de base pour la situation initiale : lieu, époque, personnages principaux… Introduire l’élément déclencheur et les actions qui en découlent.
  • Choisir d’arrêter le résumé en laissant en suspens la fin (points de suspension ou question).

Prolongements

  • Arts visuels : construire un jeu de cartes.