Cercle Gallimard de l'enseignement

L'Étranger, Albert Camus

Lire L’étranger avec des élèves de Seconde, c’est faire le choix d’une confrontation à un personnage énigmatique et déstabilisant, dont le comportement puis la condamnation peuvent laisser place à des questionnements existentiels nouveaux. Meursault ne peut en effet laisser indifférent, et le fait qu’il soit le personnage principal du roman – le « héros » ? – ouvre des pistes de réflexion sur les mécanismes d’identification propres à la lecture. Le recours à la première personne du singulier permet aussi d’impulser des considérations d’ordre générique (quelles frontières avec le journal intime par exemple), d’autant que le programme officiel appelle à assortir l’étude intégrale d’un roman de celle d’un « recueil de nouvelles, ou un récit de voyage, un récit relevant de l’une des formes du biographique, un journal, etc ».
L’écriture d’Albert Camus, qualifiée de «blanche» par Roland Barthes, permet d’aborder la question du «style» en se fondant sur des «moments de grammaire» encouragés par les programmes. Les points de langue constitués par «Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles, modales» ou encore «Les relations au sein de la phrase complexe» peuvent assez aisément trouver leur place afin d’éclairer des enjeux stylistiques majeurs.
Le choix de L’étranger offre de plus de nombreux prolongements suivant la recommandation :
«Des approches artistiques ou un groupement de textes complémentaires, en lien avec le contexte d'écriture, l’esthétique ou le sujet des récits choisis en œuvres intégrales, avec leur adaptation ou leur réécriture, pourront éclairer et enrichir le corpus.» Le roman d’Albert Camus a donné lieu à des adaptations sous forme graphique mais aussi cinématographique : le réalisateur italien Luchino Visconti en a proposé une version en 1967, et les choix effectués par François Ozon pour son film de 2025 permettent de travailler l’analyse d’images et de réfléchir à la lecture proposée du roman en commentant les partis pris.

Nombre de pages de la séquence : 18.

Séquence rédigée par Marianne Hubac, professeure agrégée de lettres modernes.

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