Le ghetto intérieur, c’est le mutisme accablé dans lequel s’enfonce progressivement Vicente Rosenberg. Il se tait parce qu’il ne sait pas quoi dire, ne conçoit pas qu’on puisse dire encore quelque chose à une époque où le nazisme impose sa barbarie en Europe. Il se tait à la lecture des lettres de plus en plus désespérées qu’il reçoit de sa mère, enfermée dans un vrai ghetto, celui de Varsovie au début des années 1940, quand lui, Vicente, s’est exilé en Argentine pour y mener une vie paisible et fonder une famille. Désormais rongé par la culpabilité, il se mure dans un silence étouffant, très proche de celui de l’auteur, Santiago H. Amigorena, qui l’a d’ailleurs inscrit au cœur de son projet littéraire et autobiographique. Vicente serait en quelque sorte son double de fiction, jusqu’à ce que nous soit révélé, dans les toutes dernières pages du livre, le lien bien réel qui les unit.
Cette séquence a été conçue comme un outil de transition entre les classes de troisième et de seconde : elle propose donc des séances d’explication de texte variées, analytique ou linéaire, ainsi que des activités orales ou écrites permettant de construire une réflexion poussée sur l’identité, les racines familiales, notre rapport au passé intime et collectif. Elle s’intégrera autant en classe de troisième, dans la thématique « Se raconter, se représenter », qu’en classe de seconde avec l’étude d’une œuvre romanesque du XXIe siècle.