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La fin

La fin

« Eh bien, continuons. » Jean-Paul Sartre

La fin d’une œuvre est une étape éminemment ambiguë. Toute œuvre littéraire se conclut, et pourtant on ne trouve pas deux fins identiques dans leurs moyens et leurs effets. La fin est à la fois le soulagement d’une tension et une déception de quitter l’émotion de la lecture, à la fois résolution, et, lorsqu’elle est fin ouverte, insatisfaction de devoir choisir un sens. Elle est le nécessaire achèvement du récit qui ne conduit qu’à elle, et pourtant il est sa négation car il la retarde sans cesse, au fil des pages et du temps.

Elle est nécessaire au texte, récit, poème, pièce, naturellement achevé, et en même temps, se concentrent là tant de faisceaux de signification et d’attention que l’auteur ruse pour donner à la fin la forme d’une évidence, s’il ne décide pas de jouer avec le caractère obligé et sans doute effrayant du lieu. Elle devrait aller de soi et pourtant quel écrivain n’a pas joué à défier ce rituel, par une pirouette, une pointe, un coup de théâtre ? Elle se définit tout autant comme une conclusion que comme un nouveau départ possible, vers une rêverie qui poursuit l’œuvre, vers une autre lecture qui s’y accote. La fin est-elle halte ou passage ?

Dossier initialement publié dans le numéro 26 des Mots du Cercle, novembre-décembre-janvier 2005-2006.

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